En Espagne, à l’est de Santander, dans la commune de Güemes, l’agence d’architecture Zooco Estudio basée à Madrid et à Santander, vient de terminer une charmante réhabilitation. Il s’agit d’un ancien étable que les architectes ont reconverti en une maison familiale élégante et aux lignes pures.
Simple et sans prétention
Les architectes nous racontent que le bâtiment existant reproduisait fidèlement le système de construction local. A la fois simple et sans prétention, il était composé de murs en pierre soutenant un toit à pignon en bois avec des tuiles. « La nature de cette intervention architecturale est basée sur un respect absolu envers ce qui existe déjà; respect non seulement envers les matériaux traditionnels utilisés mais aussi envers le type d’espace créé à l’intérieur. » Déclare ainsi les architectes.
Les espaces principaux de la maison sont développés comme une seule unité dans le grand espace central comprenant l’ancienne étable. La nouvelle disposition garde le même cadre neutre et global . Les architectes nous apprennent que seule la chambre principale, cachée derrière une étagère, est séparée de l’espace général. Une deuxième chambre, accessible par l’escalier extérieur du passage d’origine à l’entrée du bâtiment, est située au-dessus de la principale, afin de compléter la hauteur du bâtiment annexe. Pour renforcer cette idée d’un plan d’étage ouvert, une pièce de stockage est intégrée dans le périmètre de l’espace, libérant de l’espace intérieur et mettant en valeur le toit en bois traditionnel.
Les seules modifications partielles de l’architecture existante sont celles apportées aux façades. Les ouvertures existantes ont été agrandies sur les façades orientées à l’est et à l’ouest, avec l’idée d’incorporer la nature et les vues sur les montagnes cantabriques, à l’intérieur de la réalisation. Quant aux façades orientées nord et sud, elles étaient en mauvais état et ont été complètement ouvertes.
Bois, pierre et béton
Une autre caractéristique notable de la maison est son système d’intimité composé de persiennes coulissantes sur la façade orientée sud, donnant aux utilisateurs des lieux une totale liberté de communiquer avec l’extérieur. L’extension a été conçue dans une perspective plus rationnelle. Sa forme en L et sa position sur le site, presque en contact avec le bâtiment existant mais sans le toucher, ont facilité la création d’un espace ouvert entre les bâtiments. C’est là que se trouve la piscine où les meilleures vues du site peuvent être admirées.
Le nouveau volume comprend l’hébergement pour les invités, une salle de réunion, un sauna et un porche de transition placé à côté de la piscine. En ce qui concerne les matériaux, l’intervention a adopté le style existant. Les bois locaux, la pierre de la région, les façades blanches et les carreaux forment ensemble l’esthétique de l’unité. Le béton et la structure métallique offrent un contrepoint contemporain à cet exemple exceptionnel d’architecture traditionnelle cantabrique. Les architectes de Zooco Estudio ont accompli un travail exemplaire qui a donné un résultat enchanteur !
La maison du patrimoine
architectural (House of Architectural Heritage) est un centre qui abrite la
collection d’archives de croquis et de dessins de l’architecte John Yarwood,
ainsi qu’un espace d’exposition dédié à l’architecture. L’ensemble, réalisé
avec tact par les architectes Noura Al Sayeh et Leopold Banchini affiche une
belle allure.
Un riche patrimoine architectural
Les architectes nous racontent que John Yarwood a résidé dans la ville de Muharraq entre 1983 et 1985, alors qu’il était à la tête du département de rénovation urbaine au ministère du logement et il est tombé amoureux de la ville. Son affection pour l’exploration et la documentation a trouvé une excellente opportunité dans le riche patrimoine architectural qu’il a côtoyé. Aujourd’hui, ses croquis et dessins ainsi que ses photographies restent l’une des sources les plus importantes de documentation sur le patrimoine architectural de Muharraq dont malheureusement beaucoup a été détruit depuis les années 1980.
Le projet est conçu comme une structure de poutres qui vient encadrer les murs existants des deux bâtiments voisins servant de vitrine au patrimoine architectural de la ville. Les façades intérieures en verre peuvent être complètement s’ouvrir vers le voisinage.
Les architectes soulignent que
les documents d’archives de John Yarwood sont exposés et stockés sur une
mezzanine à côté d’une petite bibliothèque d’architecture, à la hauteur de la
poutre en béton protégée de la lumière directe du soleil. Les deux façades
principales contiennent deux portes coulissantes qui peuvent être levées à la
hauteur de la poutre, ouvrant complètement l’espace d’exposition aux rues et
transformant le bâtiment en passage public.
Le projet a été commandé par le
Shaikh Ebrahim Center for Culture & Research, une ONG créée en 2002 à
Muharraq Bahreïn par la Shaikha Mai bint Mohammed Al Khalifa. Le centre a été à
l’avant-garde de la conservation des maisons traditionnelles à Muharraq en
particulier et à Bahreïn en général, et a rénové, à ce jour et conservé plus de
15 bâtiments traditionnels.
Une bande de terre étroite et vide
Le projet est né du désir de construire une maison permanente pour les archives de John Yarwood, un architecte qui avait vécu à Muharraq dans les années 1980 et avait largement documenté et arpenté son patrimoine architectural. Le terrain identifié pour le projet était une bande de terre étroite et vide, adjacent à la maison Abdullah Al Zayed pour le patrimoine de la presse, un autre bâtiment qui avait été restauré auparavant.
Le centre avait initialement
pensé reconstruire une maison de manière traditionnelle mais après une
conversation fortuite avec les architectes (Noura Al Sayeh Holtrop et Leopold
Banchini), il a été convenu que pour une maison qui devait montrer et
représenter le patrimoine architectural de Muharraq, il serait mieux adapté de
construire un projet qui le représenterait par son expression architecturale
contemporaine et non par une reconstruction de l’ancien avec des matériaux
modernes.
Néanmoins, le programme est simple, il s’agit d’héberger les archives de John Yarwood, d’y rajouter une petite bibliothèque qui présente l’architecture de Muharraq et de lui indexer un petit espace d’exposition. Le projet a été mis en œuvre conformément au premier croquis initial et aux dessins de développement ultérieurs, et est activement utilisé comme espace d’exposition pour l’architecture dans la ville. À ce jour, il a accueilli trois expositions différentes depuis son ouverture il y a plus d’un an. L’exposition inaugurale comportait des croquis de John Yarwood de maisons qui avaient depuis été démolies.
Le bâtiment est construit en
béton armé, avec une poutre qui couvre la largeur de 26m reliant les deux côtés
de la rue. Le béton armé est juxtaposé aux autres matériaux de construction de
la ville, la pierre de corail, les gravats de pierre de corail, les blocs de
construction qui sont également laissés à l’état brut. Les murs existants ont
été peints dans une fine couche de chaux qui unit les différents murs existants
des bâtiments adjacents dans une couleur similaire tout en conservant l’expression
matérielle différente de chacun, créant un espace cohérent à l’intérieur du
bâtiment.
Un intervalle silencieux ouvert sur la ville
La structure en béton est
isolée thermiquement, tandis que l’espace interne est protégé de la lumière
directe du soleil, ce qui réduit considérablement le besoin de refroidissement.
Pendant les mois les plus chauds, les portes pliantes sont maintenues fermées
et le bâtiment est isolé thermiquement du climat chaud. Pendant les mois les
plus froids, les fenêtres restent ouvertes et le bâtiment peut donc être
naturellement ventilé de manière transversale.
La façade intérieure en verre pliable du bâtiment a été réalisée localement par un petit atelier d’acier qui a soudé manuellement toute la charpente métallique. Le rythme de ces petites fenêtres pliables fait un clin d’œil aux divers bâtiments traditionnels en pierre de corail de la ville. Le projet aborde à travers sa conception architecturale les défis de la création d’espaces d’exposition et culturels qui détiennent une approche plus participative des communautés locales.
En proposant un espace
totalement ouvert sur la rue, le projet tente de proposer une nouvelle
typologie d’exposition plus inclusive. En s’insérant soigneusement dans un
tissu urbain serré et en conservant l’existant, le projet crée un bel
intervalle silencieux ouvert sur la ville. En tant que l’un des seuls espaces dédiés
d’exposition et de débat autour de l’architecture, le projet a été très bien
accueilli et visité à la fois par la communauté locale et les praticiens et
étudiants en architecture locaux et régionaux. Les architectes ont également
participé à la programmation des expositions et des conférences et ont été
reconnaissants d’avoir eu la possibilité de programmer l’espace de la manière
dont il devait être utilisé.
A Bahreïn, la maison du patrimoine architectural
(House of Architectural Heritage) est un nouveau rendez-vous avec la culture !
Situé dans XVIe arrondissement parisien, l’édifice vieillissant qui jouit d’un cadre privilégié, vient de subir un remaniement important. Grâce au Studio Vincent Eschalier, l’ensemble entame une nouvelle vie.
Une réhabilitation minutieuse
Après des travaux importants qui ont duré moins d’une année, l’agence d’architecture dirigée par Vincent Eschalier vient de livrer un élégant projet. Il s’agit d’un hôtel particulier de XVIe arrondissement de Paris, qui vient de subir une minutieuse réhabilitation. Le résultat est tout simplement charmant.
Avec le temps, l’édifice ancien était devenu délabré. Il fallait donc une intervention majeure surtout à l’intérieur du bâtiment dont l’état initial était dégradé. Fidèle à sa renommée, l’architecte procède à un important curage des lieux et retrouve ainsi la lisibilité des espaces. Des gestes devenus habituels pour l’homme de l’art qui manie l’ensemble avec adresse. Les nouveaux volumes sont désormais lumineux et adaptés aux divers aménagements des bureaux qu’ils vont accueillir.
L’architecte a opté pour le plafond brut qui laisse deviner les matières utilisées, où l’inox et le béton apportent un esprit industriel. Des matériaux qui contrastent sensiblement avec le parquet et les peintures blanches mais dont le croisement se passe sans heurt bien au contraire, l’ensemble crée un atmosphère élégant qui réinterprète le bureau contemporain. Afin de laisser une visibilité complète sur l’ensemble des plateaux, le cloisonnement se veut minimaliste et sans obstacle visuel. Par ailleurs, un doux jeu de lumière et de reflets se créé avec les vitres et l’inox.
De même, l’ensemble,
résolument contemporain entame un dialogue d’un nouveau genre avec la façade historique
du bâtiment. « Nichée dans le dôme visible depuis la façade,
seule une pièce, la mieux conservée, est gardée en héritage de l’histoire du
bâtiment. Le parquet y est restauré et les moulures valorisées par un éclairage
intégré dans la corniche. » Nous raconte l’architecte.
L’évolutivité
Soucieux de tout ce qui
touche de près ou de loin à la durabilité, l’architecte a fait le choix de l’évolutivité.
Ainsi, le bâtiment, destiné à accueillir une société financière, peut être modulable
en cloison ou en open-space. Même les éléments techniques sont pensés pour pouvoir
suivre, à l’avenir, l’évolution des lieux. Par ailleurs, les circulations
verticales sont repensées pour faciliter les divers flux au sein de l’édifice.
Les ouvertures sont refaites à l’identique et les ferronneries sont conservées. Concernant la création de plusieurs ouvertures sur l’une des façades historiques, un échange constructif a été établi avec les architectes des bâtiments de France. La cour privative a été aménagée par un paysagiste. Les intérieurs sont épurés, les différents détails sont soignés. Vincent Eschalier démontre encore une fois sa maîtrise pour de tels projets.
A Dunkerque, les architectes de l’agence D’HOUNDT+BAJART architectes&associés viennent de terminer la réalisation d’un lieu culturel atypique qui vient prendre place dans l’ancien bâtiment du musée des beaux-Arts. Ce dernier ayant subi une restructuration complexe.
Un programme conséquent
Baptisée B!B, il s’agit d’un équipement culturel au programme conséquent où cohabitent une bibliothèque, un café, une boutique, un auditorium ainsi qu’une salle d’exposition, le tout savamment organise, minutieusement agencé et délicatement développé par l’agence d’architecture D’HOUNDT+BAJART.
A Dunkerque, l’ancien musée des Beaux-Arts est une institution. En effet, la volumétrie épurée et grandiose, les façades aveugles en marbre blanc, l’entrée, tout démontre d’un potentiel non-négligeable que les architectes ont manipulé avec tact.
« Notre première intervention a consisté à réactiver le potentiel
important de ce bâtiment. » Racontent les architectes qui, ont démoli
les constructions annexes, construites au fil du temps autour de l’édifice, pour
libérer le volume principal. De même, ils ont définis de larges ouvertures, apportant la lumière
naturelle dans la profondeur du bâtiment.
« Le programme de la
nouvelle médiathèque correspond à la demande de la population de créer une
bibliothèque qui ne ressemble pas à une bibliothèque. Il s’agissait de bousculer
les codes, de faciliter l’accès, de faire de la bibliothèque un équipement du
quotidien. » Soulignent les architectes. De ce fait, l’arrivée s’effectue par
le café, rendant l’ensemble plus accessible et ouvert à tous. Dès l’entrée, le
visiteur arrive dans un espace généreux et lumineux où un énorme gradin l’invite
à traverser l’espace. Ce gradin ne correspond pas à une lubie decorative mais bien
au contraire, il répond à plusieurs usages, les gens peuvent s’y poser pour
lire, se détendre, contempler le parc, ou tout simplement rejoindre l’étage.
Une intervention délicate
Selon les architectes : « Héritée des 30 glorieuses, la structure originale du bâtiment résulte d’un geste à la fois radical et conquérant. Elle imposait une certaine exigence dans la mise en œuvre de son réaménagement, dont la qualité passait forcément par l’artisanat et des savoir-faire qui tendent à disparaître. Les plafonds en plâtre aux arrondis sensuels, les tablettes et bibliothèques en bois, le capitonnage des alcôves creusées dans les murs et d’une partie des parois de l’auditorium… » D’où, une intervention délicate aux solutions sur-mesure. Nous pouvons constater plusieurs clin d’œil aux divers éléments architecturaux encore présents dans le bâtiment d’origine. Citons entre autres les rayonnages des livres qui reprennent le motif de claustra de l’escalier extérieur. Un moyen de rapprocher l’histoire et le présent tout en innovant par petites touches et respectant l’existant.
L’architecture d’intérieur
a été conçue d’une manière subtile qui présente l’ensemble comme une multitude
de destinations à découvrir. « Au sein d’un même paysage intérieur, nous avons disposé une diversité
d’agencements destinés à encourager les différentes attitudes des visiteurs de
médiathèque. »
Le sol est recouvert d’une moquette imprimée aux teintes douces rappelant des couleurs du paysage et apportant un peu de fraicheur à la blancheur immaculée qui y règne mais pas que, en effet, cette impression correspond à un dessin qui s’étend sur toute la surface du bâtiment, dans un improbable camaïeu vert et rose, une bizarrerie qui appartient à la nature et que l’on peut situer, selon les architectes, entre la Hollande et le Vietnam.
Dans leur geste, les architectes évoquent le voyage. Il s’agit, en effet, d’une excursion d’un autre genre qui guide le visiteur tout en lui garantissant un univers singulier agrémenté de belles découvertes. Avec l’intervention des architectes D’HOUNDT+BAJART, l’ancien bâtiment du musée des Beaux-Arts de Dunkerque a subi une belle mutation!
C’est la centrale de production de déchets en énergie la plus propre au monde. Elle se trouve à CopenHill, au Danemark et c’est l’agence d’architecture BIG (Bjarke Ingles Group) qui l’a réalisée. Le monolithe qui représente la nouvelle génération d’usines participe à l’objectif de Copenhague de devenir la première ville neutre en carbone du monde d’ici 2025.
Vers un monument architectural
CopenHill, également connue sous le nom d’Amager Bakke, est une usine de valorisation énergétique des déchets de 41 000 m² dotée d’un centre de loisirs urbain et d’un pôle d’éducation à l’environnement, transformant l’infrastructure sociale en un monument architectural.
« Il n’y a aucune colline ou montagne
au Danemark, nous avons donc eu l’idée de créer une montagne artificielle pour
le ski. » explique Bjarke Ingels, le 3 Octobre 2019 lors de la
conférence de presse.
La station de ski de BIG, qui vient d’ouvrir ses portes, a remporté la compétition internationale en 2011. En tant que plus grande initiative de lutte contre les déchets au Danemark, le maire de Copenhague, Frank Jensen, a présidé la première course sur les pistes. CopenHill est inauguré avant le sommet des maires qui se déroulera à Copenhague cette année, il s’agit d’un rassemblement historique de 96 villes membres engagées dans diverses actions audacieuses contre le changement climatique.
« Nous sommes très fiers d’avoir construit l’usine de valorisation énergétique des déchets la plus éconergétique au monde. En même temps, l’usine offre les meilleures performances environnementales sans pratiquement aucune émission, ce qui nous permet d’avoir des voisins à seulement 200 mètres et d’être situés à moins de 2 km de la résidence Queen’s. Enfin, nous avons réussi à construire la centrale de valorisation énergétique des déchets la plus sûre, afin que les citoyens et les visiteurs du monde entier puissent skier sur le toit. » a déclaré Jacob Simonsen, le directeur général d’ARC (Amager Ressourcecenter).
Du fait de son emplacement sur le front de mer
industriel d’Amager, les différentes installations industrielles brutes sont
devenues le lieu de prédilection pour les sports extrêmes allant du wakeboard
au karting. La nouvelle centrale électrique se dote d’une piste de ski, de la
randonnée et de l’escalade , de quoi aiguiser la curiosité des amateurs de
sensations fortes.
« CopenHill est une expression architecturale avérée
de quelque chose qui, autrement, serait resté invisible: il s’agit de la
centrale de valorisation énergétique des déchets la plus propre au monde. En
tant que centrale électrique, CopenHill est tellement propre que nous avons pu
transformer sa masse de bâtiment en un socle pour la vie sociale de la ville,
ainsi, sa façade est grimpable, son toit est aménagé et ses pentes sont
skiables. Un exemple clair de la durabilité hédoniste. Une ville durable est
non seulement meilleur pour l’environnement, mais également plus agréable pour
la vie de ses citoyens. » A souligné Bjarke Ingels, fondateur et directeur
de la création de BIG.
La relation entre le bâtiment et la ville
Les volumes internes de la centrale sont déterminés par le positionnement et l’organisation de ses machines, ce qui crée un toit efficace et en pente, adapté à un terrain de ski de 9 000 m². Au sommet, les experts peuvent glisser sur la piste de ski artificielle, tester le parc de freestyle ou essayer le parcours de slalom chronométré, pendant que les débutants et les enfants s’entraînent sur les pentes les plus basses. Les skieurs montent dans le parc depuis la plate-forme de levage, par des tapis ou des ascenseurs en verre pour avoir un aperçu permanent du fonctionnement de l’usine de traitement des déchets.
« Nous voulions faire plus qu’une simple création d’une belle peau autour de l’usine. Nous voulions ajouter des fonctionnalités! Au lieu de considérer l’Amager Ressourcecenter (ARC) comme un objet isolé, nous mobilisons l’architecture et nous intensifions la relation entre le bâtiment et la ville, en étendant les activités existantes dans la région en transformant le toit du nouvel ARC en piste de ski ouvert à tous. En proposant une nouvelle génération d’usines de valorisation énergétique des déchets, économiquement, écologiquement et socialement durable, l’installation devient une partie intégrante de la ville et redéfinit la relation entre la production et les loisirs, entre l’infrastructure énergétique et l’infrastructure sociale, entre l’usine et la ville. » A déclaré David Zahle, l’associé de BIG.
Dans le pays plat qu’est le Danemark, les amateurs de loisirs et les visiteurs flaireront la montagne. Quant au non-skieurs, ils peuvent profiter du bar sur le toit, de la zone de cross-fit, du mur d’escalade ou du plus haut plateau d’observation de la ville avant de descendre le sentier de randonnée et de course de 490 m bordé d’arbres dans un terrain montagneux luxuriant conçu par Danish Landscape Architects SLA. Pendant ce temps, le toit vert de 10 000 absorbe la chaleur, en éliminant les particules d’air et en minimisant le ruissellement des eaux pluviales.
Selon les spécialistes, sous les pentes, les générateurs d’air chaud, la vapeur et les turbines convertissent chaque année 440 000 tonnes de déchets en énergie propre et suffisante pour fournir de l’électricité et le chauffage urbain à 150 000 foyers. La nécessité pour la centrale de s’acquitter de cette tâche, des puits de ventilation aux prises d’air, contribue à créer la topographie variée d’une montagne. L’équipe de l’ARC occupe dix étages d’espaces administratifs, dont un centre de formation de 600 m2 pour des visites académiques, des ateliers et des conférences sur la durabilité.
Textures et records
Plutôt que de considérer l’ARC comme un objet architectural isolé, l’enveloppe du bâtiment est conçue comme une opportunité pour le contexte local tout en formant une destination et une réflexion sur la vision progressive de l’entreprise. La façade continue de Copenhill est composée de briques d’aluminium de 1,2 m de hauteur et de 3,3 m de largeur, superposées comme de gigantesques briques. Entre les deux, les fenêtres vitrées permettent à la lumière du jour de pénétrer à l’intérieur de l’installation, tandis que les grandes ouvertures de la façade sud-ouest éclairent les postes de travail des étages administratifs. Un mur d’escalade de 85 m est installé sur la plus longue façade verticale. Il s’agit du plus haut mur artificiel d’escalade au monde, permettant ainsi de battre de nouveaux records avec des vues à l’intérieur de l’usine.
« CopenHill est pour moi un parfait exemple de la puissance mondiale de l’architecture en mutation. Que nous ayons le pouvoir de donner forme à l’avenir dans lequel nous voulons vivre. Mon fils ne se souviendra plus jamais qu’il fut un temps où on ne pouvait pas skier sur le toit de la centrale ou escalader ses façades. Il prendra cela pour acquis et toute sa génération le sera aussi. L’énergie propre et les centrales électriques skiables vont devenir la base de leur imagination, la plate-forme à partir de laquelle ils vont sauter et proposer des idées nouvelles pour leur avenir. Me tenir au sommet de cette montagne créée par l’homme que nous avons passé à créer depuis une décennie, me rend curieux et excité de voir quelles idées ce sommet pourrait susciter dans l’esprit des générations futures. » Déclare Bjarke Ingels tout sourire.
Au bas de la piste de ski, un bar de 600 m² accueille les habitants et les visiteurs qui souhaitent se détendre une fois les chaussures enlevées. L’incinérateur d’autrefois est devenu aujourd’hui la nouvelle destination récréative destinée aux familles. Un projet économiquement, écologiquement et socialement exemplaire.
Au Mexique, l’agence d’architecture HW-Studio a reconverti une cave historique datant du 16ème siècle en une impressionnante résidence familiale. Sobriété et tranquillité sont au rendez-vous.
La rencontre du nouveau et de l’ancien
En plein centre-ville de Morelia, l’ancien entrepôt reconverti est méconnaissable. Aujourd’hui, une maison blanche aux lignes pures se glisse méticuleusement dans cet environnement historique apportant une grande satisfaction d’une part aux architectes qui l’ont conçue et d’autre part aux propriétaires qui l’ont acquise.
« Lorsque nous avons
commencé à travailler sur ce projet, le propriétaire nous a montré un entrepôt
de 40 mètres
de long et de 8 mètres
de large, situé à deux pâtés de maisons de l’une des plus importantes écoles de
musique du pays, de l’ancien couvent des dominicaines du XVIe siècle de Santa
Catalina de Siena, et de l’une des les places les plus appréciées, les plus
belles et les plus visitées de Morelia: Las Rosas. » Nous racontent
les architectes de l’agence SW-Studio qui ont réalisé le projet.
La parcelle est impressionnante, elle est entourée par une architecture classique très caractéristique. Malgré l’emplacement au cœur de la ville, le lieu est très silencieux. C’est un bout de havre de paix, un fait très rare, qui a séduit, dès le départ, les architectes. « C’était la bonne occasion pour combiner notre langage architectural avec les architectures du passé tout en explorant la relation et la dialectique entre les deux. » Ajoutent les architectes.
L’emplacement au milieu du 16ème siècle se composait de l’arrière-cour de la maison d’une riche famille. Cependant, avec le temps, les réformes, les changements de propriétaires ainsi que les différentes utilisations du lieu, ont fait perdre à l’espace toute sa signification. Le toit était recouverts de tôle d’aluminium, les murs de la carrière ont été aplatis avec du ciment et le marbre ainsi que la résine ont remplacé l’ancien sol très caractéristique des années 60. « Nous pensions que l’endroit avait perdu son âme. » Racontent les architectes, qui, ont travaillé scrupuleusement pour faire revivre cet exceptionnel lieu.
Pour un ensemble harmonieux
Selon les concepteurs, le processus de conception a commencé par identifier les éléments à restaurer puis, les architectes ont identifié quelques préceptes de composition comme les axes, les itinéraires, les volumes, le ciel, les arbres ainsi que l’utilisation de matériaux naturels. C’est de cette manière que tout ce qui est antique a été sauvé, tandis que les différentes interventions faites au fil du temps ont été remplacées. De ce fait, Un nouvel équilibre a été créé entre le nouveau et l’ancien.
Une avenue centrale bordée d’arbres
a été dessinée, elle est bornée de deux volumes longitudinaux blancs. Sur chaque
entité, deux autres volumes transversaux ont été assemblés sous la forme d’un
« L » inversé, ce qui sert à créer des terrasses en étage. Cependant,
le but des architectes était de cadrer, sans exclusion, les différentes couches
de l’histoire architecturale laissées à travers les siècles. Selon les
architectes : « Il était gratifiant de découvrir comment ces
éléments simples encadrent l’architecture de plusieurs époques ». La
réalisation qui résulte de ce difficile exercice de réadaptation montre une
belle maîtrise dont les architectes de HW-Studio sont les acteurs.