« La poétique de la structure », un hommage mérité

« La poétique de la structure », un hommage mérité

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Le programme 2014 de la Cité de l’Architecture et du Patrimoine ne cesse d’enchanter. Après le succès de l’exposition ‘1925 quand l’Art Déco séduit le monde’ suivi de ‘L’Architecture en uniforme’, nous sommes invités à présent en plein cœur des ‘Trente Glorieuses’ à travers une exposition qui trace l’œuvre de l’un des architectes les plus caractéristique de cette époque, Bernard Zehrfuss.

Culture | France | Expositions |

‘La poétique de la structure’ tel est l’intitulé de l’exposition temporaire qui vient d’ouvrir ses portes ce 19 juin à la Cité de l’Architecture et du Patrimoine. Un titre à la fois accrocheur et nostalgique qui met en avant les travaux d’un architecte adulé et pourtant ô combien discret. Cette fois-ci, je n’ai pas vu d’affiches dans les couloirs du métro, les journaux n’en parlent pas encore en circonstance, il ne me reste qu’une envie irrésistible de découvrir l’évènement. Direction le sixième étage de la Cité, dans une pièce à part, avec en toile de fond les tours de Beaugrenelle (XVème arrondissement), pour un face à face des plus fabuleux.

Tout d’abord, la découverte d’une scénographie fidèle à l’image de l’architecte ainsi qu’une ambiance lumineuse tamisée dans cette pièce parsemée de grandes maquettes. Entrer, balayer du regard, scruter, détecter, localiser, observer, et puis se rapprocher, s’attarder, lire, parcourir, analyser, redécouvrir et s’émerveiller. C’est toute la puissance de l’architecture de Zehrfuss qui se dévoile via des dessins, des photographies d’époque, des croquis, des plans, des films, des maquettes décrivant les ouvrages de l’un des architectes rationalistes engagé ainsi qu’une figure majeure de l’architecture novatrice de son époque.

Qui ne connaît le CNIT ? Construit dans le quartier de la Défense en 1958, le CNIT est l’un des édifices les plus emblématiques des trente glorieuses dont André Malraux disait : « Depuis les grandes cathédrales gothiques, on n’a rien fait de semblable ».

Est-il courant qu’un bâtiment en béton puisse dégager un tel lyrisme ? Non, à croire qu’il s’agit d’un don d’une poignée d’architectes comme Nervi et Esquillan qui ont tous deux travaillé avec Zehrfuss avec l’immeuble de l’UNESCO pour le premier ou la solution de la structure autoportante du CNIT pour le second et d’autres.

La visite se poursuit, les découvertes sont nombreuses, face au visiteur s’étale chaque plan, façade et détail, des projets connus mais certains très peu médiatisés le tout dans une ambiance didactique. Christine Desmoulins et Corinne Bélier en collaboration avec le scénographe Pierre Verger tracent les grandes lignes de la vie de Zehrfuss, de ses premiers projets en Tunisie jusqu’au ‘musée de la civilisation gallo-romaine caché dans la colline’, en passant par l’imprimerie Mame de Tours ou le siège de l’UNESCO à Paris sans oublier le projet clé (non abouti) d’une tour signal, déjà à l’époque, de 220 mètres à la Défense.

A l’heure où sont détruits d’aussi prodigieux ouvrages comme  ‘la Halle de Fontainebleau’ (Nicolas Esquillan) ou le siège de ‘Novartis-Sandoz’ à Rueil-Malmaison (Bernard Zehrfuss avec Jean Prouvé), la Cité de l’Architecture et du Patrimoine consacre une exposition entière à l’un des architectes dont les œuvres ne suscitent plus l’attention des autorités et ne sont même pas classés à l’inventaire des monuments historiques.

« La poétique de la structure », est un hommage mérité et un appel pour réveiller les consciences.

L’exposition « La poétique de la structure » se termine le 13 octobre 2014.

D’autres photos se trouvent sur ma galerie publique : ici.