Rem Koolhaas l’un des plus audacieux des architectes-théoriciens pousse via la biennale de Venise le petit monde de l’architecture à s’interroger sur cent ans de modernisme. Quittons petit à petit les frontières européennes et allons voir ce que présentent d’autres pays plus lointains.
Cette année, neuf pays d’Amérique latine sont présents à la biennale de Venise. Alors que l’Argentine hésite entre un monde réel et utopique et le Pérou ainsi que le Chili se remémorent les cent ans de la modernité de leurs pays, le Mexique se base sur l’une des fameuses phrases d’Octavio Paz : « Condamné à être moderne ». Une hardiesse qui met face à face la tradition et la modernité alternative, une combinaison apportant une production riche et un discours complexe qui caractérisent l’architecture mexicaine des cent dernières années.
Quant au Costa Rica et la République dominicaine, ils font partie des dix pays présents pour la première fois à la biennale de Venise.
Les surprises de la biennale sont nombreuses, commençons par le pavillon arménien qui montre des chantiers encore en cours censés changer le visage urbain de la capitale, Erevan. Un projet collectif non-réalisé d’une nation souveraine qui était pendant longtemps le spectre de l’architecture imaginaire.
Appelé «fondamentale (ism) s » le pavillon marocain fait un clin d’œil au thème général qui veut analyser l’histoire de la modernité dans les cent dernières années tout en réalisant une exploration de ce que la région a attiré comme choix uniques et radicales. En plus d’être une terre d’accueil, le Maroc était principalement un véritable laboratoire pour les projets modernes.
Le pavillon japonais intègre les réponses du modernisme qui a refondé une nouvelle radicalité dans le pays via une exposition qui met sous les projecteurs le travail d’architectes, d’historiens, d’observateurs urbains, d’artistes et de magazines datant des années soixante-dix, qui ont enquêté sur le pouvoir essentiel de l’architecture dans le monde réel.
Le pavillon chinois choisit de transmettre les idées sur les traditions chinoises mettant l’accent sur les tensions relationnelles via son thème : « Montagnes au-delà des montagnes ». Au pavillon chinois, les formes et les images se mettent en symbiose pour passer un message selon lequel l’absorption de la modernité passe par le cadre de vie.
Le pavillon néo-zélandais met en avant l’océan pacifique comme vecteur de l’architecture qui apportée par des voyageurs migrant d’une île à l’autre sont arrivés au pays. La performance de l’architecture d’aujourd’hui est montrée d’une part en communiquant sur l’architecture traditionnelle et d’autre part sur la performance apportée sur les sujets majeurs comme le changement climatique et l’utilisation des ressources.
Le pavillon du Brésil montre une évolution chronologique qui va du simple bâtiment de logements jusqu’à la planification urbaine en passant par divers projets paysagers. En mettant la lumière sur un groupe de personnalités éminentes qui ont changé le visage de l’architecture brésilienne, le pavillon du Brésil présente un enrichissant retour aux sources.
Retour en Europe et en Italie avec le pavillon italien qui veut montrer la richesse et la superposition de ses paysages tout en pointant vers le dialogue continu avec le monde contemporain. L’Italie qui joue le jeu de la biennale avec une exposition intitulée « Innesti/grafting » où le concept de la greffe met en valeur plusieurs œuvres architecturales qu’elles soient anciennes ou contemporaines.
La biennale de Venise 2014 fermera ses portes le 23 novembre 2014, d’ici-là les découvertes sont nombreuses…