Paris Animal, une histoire qui dure

Paris Animal, une histoire qui dure

Paris Animal, une histoire qui dure

Intitulée Paris Animal, l’exposition qui vient de débuter au Pavillon de l’Arsenal ne ressemble à aucune autre. Bien que l’animal accompagne notre quotidien, habite nos constructions, côtoie nos réalisations, suit l’évolution de la ville et fait partie de son histoire, il a été souvent mis à l’écart. Quand il s’agit de parler de Paris, d’autres sujets prennent le dessus et la présence de la faune se relègue au second plan. Mais, grâce au Pavillon de l’Arsenal et ses deux commissaires Léa Mosconi et Henri Boni, cette carence est comblée et le public se réconcilie avec les créatures qui ont toujours fait partie de la ville.

L’exposition Paris Animal ne fait pas l’apologie d’un animal en particulier, elle ne consiste pas non plus en un inventaire recensant les créatures bestiales qui se sont trouvées à Paris mais il s’agit d’un essai qui, à travers d’une multitude de récits, évalue et statue sur la présence de la faune dans la capitale française depuis l’époque médiévale jusqu’à nos jours. Scindée en quatre périodes, la manifestation relate quatre manières de cohabiter avec l’animal dans Paris. Ainsi, tout au long des récits, le visiteur découvre plusieurs périodes parisiennes historiques de la cohabitation inédite avec l’Animal pour déboucher sur une heureuse coexistence qui devrait marquer selon les auteurs, l’avenir de la ville.

Quelques pépites et plusieurs découvertes

Lors de l’exposition, nous faisons de très belles découvertes qui vont de la surprise à l’étonnement, certains exemples donnent le goût d’aller plus loin, de lire l’ouvrage qui accompagne cette manifestation, voire de se plonger dans les anciens recueils de la ville. Citons quelques exemples édifiants comme le roi Philippe de France, qui a trouvé la mort en percutant un cochon, le corps à corps avec les ours à l’époque gallo-romaine, puis, l’homme qui dompte l’animal sauvage et le préfère en spectacle comme le spectacle équestre organisé pour célébrer la naissance du fils de Louis XIV. Nous découvrons également l’histoire du cimetière animalier d’Asnières-sur-Seine, le concours « des animaux gras » du Salon de l’agriculture, les Centres vétérinaires qui accueillent les animaux en détresse et bien d’autres pépites qui tracent la grande histoire animale de la ville.

L’exposition parle aussi d’architecture car tout ce petit monde qu’il s’agisse de l’animal de compagnie ou l’animal liminaire, en passant par l’animal d’élevage, malgré les apparences ou les idées reçues, partage la ville et participe à la manière de sa construction, de sa préservation ou encore de son retour à la nature. L’espace public n’est pas un lieu protégé ou réservé à l’homme mais c’est un fragment de ville qui peut aussi bien accueillir l’homme, la faune et la flore. Aujourd’hui, les animaux sont nombreux à Paris, qui sait ? peut-être parmi vous certains ont déjà rencontré le petit renardeau du cimetière du Père-Lachaise ou le faucon crécerelle de Notre-Dame de Paris ? Ces petites créatures qui galopent, rampent ou volent, toujours présents, souvent invisibles méritent aussi notre attention et la manifestation Paris Animal dessins photos, croquis et études à l’appui, participe, à sa manière, à leur rendre hommage. Courez voir l’exposition, vous allez être conquis !

Pour plus d’information, voir: ici.

Renardeau dans le cimetière du Père-Lachaise, Paris 20e, photographies de Benoît Gallot, conservateur du cimetière, 2022. © Benoît Gallot