A Paris comme en Italie selon noa*

A Paris comme en Italie selon noa*

A Paris comme en Italie selon noa*

© Antoine Huot

Les architectes de l’agence noa* dont j’ai parlé sur Détails d’architecture à plusieurs reprises, viennent de terminer Nicolai Paris, un « chez soi loin de chez soi » comme ils aiment bien le définir. Découverte d’un petit bijou parisien remanié avec une très grande subtilité par noa*.

Raconter une histoire

Une jeune famille italienne choisit comme pied-à-terre un appartement au cœur de Paris, entre les toits galvanisés bleu-gris et les bords de Seine. Le Studio noa* a été sollicité pour concevoir les intérieurs et aider à recréer le sentiment d’être chez soi. Une tâche passionnante, qui traite des sensations, des images et des souvenirs. Parmi les multiples facettes avec lesquelles Paris s’est imposé dans le collectif imaginaire, ainsi, les architectes déclarent que vu le contexte, ils ne peuvent pas passer sous silence les nobles hôtels particuliers ni élégants palais familiaux datant du 18ème siècle qui se dressent fièrement seuls au milieu du tissu urbain. Un tel bâtiment, l’hôtel Nicolai, a été à l’origine de la première visite de chantier de noa* dans la ville Lumière. La mission : rénover un appartement occupant une partie du deuxième étage et les combles pour faire la nouvelle maison d’une jeune famille.

Suivant la philosophie de conception qui a toujours marqué l’approche de noa *, les architectes ont commencé par une phase de recherche et de dialogue intense avec le client pour s’assurer que l’appartement raconterait son histoire de la meilleure façon possible. Le résultat a été l’esquisse d’un « esprit nomade » des propriétaires ainsi que le rappel lors des premiers entretiens avec un objet qui, pour ceux qui se définissent comme des citoyens du monde, a une forte signification symbolique : la coquille en spirale logarithmique du Nautilus : « Le Nautilus est l’une des rares créatures à avoir survécu à la période du Crétacé. Ce serait due à la forme de sa carapace, qui lui permettait de se sentir chez lui tout le temps – une carapace si bien conçue qu’elle a permis à un bernard-l’ermite de survivre depuis l’époque des dinosaures jusqu’à nos jours ». Le coquillage, symbole du confort domestique, ainsi que les inspirations parisiennes ont conduit à un projet au caractère raffiné et intemporel. La ligne courbe devient stylistique de l’appartement : ce mouvement ondulant est également présent dans l’espace distribution, car les différentes fonctions du vivant se succèdent naturellement.

Inspirés des toits de Paris

En choisissant les équipements et en concevant les meubles en chêne, noa* a voulu transmettre l’élégance du quartier du Marais, où se situe la propriété. La couleur du marbre bleu-gris, des tissus des coussins et du capitonnage, du choix des matériaux et les couleurs des sols, des plafonds et des murs sont tous inspirés des toits de Paris. Le rez-de-chaussée a une entrée de service en plus de l’entrée principale. Des deux points de vue, la chromatique et la division des matériaux du sol se démarque : le salon est en parquet de chêne blanchi en chevron français, tandis que le couloir de circulation est en terrazzo. Cette piste semble diviser le sol en deux îlots : d’un côté, une niche surplombant la Seine, où l’on peut lire ou bavarder, meublé de sièges en chêne et de coussins en cuir noir. De l’autre côté, la cuisine et le salon, où le regard se pose sur l’élégant marbre bleu gris « Bardiglio Imperiale », utilisé pour le revêtement de la cheminée et le plan de la cuisine. Un canapé Chester et une salle à manger confortable avec un banc complètent l’ameublement. Le point central de la conception était la connexion entre les étages inférieur et supérieur : un escalier sinueux de forme organique prolonge visuellement le couloir en terrazzo. Le service l’espace (buanderie, toilettes, dressing) suit le cours de l’escalier, il est clos par un mur courbe. A l’étage inférieur se trouvent également deux chambres et une salle de bains. La chambre à coucher des parents est meublée d’une baignoire autoportante, taillée dans un seul bloc. Les lavabos et les surfaces de douche sont fabriqués dans le même matériau. Les architectes ont pensé à répartir les charges créées par la baignoire afin que l’ancienne structure portante puisse les soutenir. C’était l’un des défis les plus exigeants du projet. L’étage supérieur abrite une salle multifonctionnelle équipée pour le home cinéma et une chambre d’amis avec salle de bain. Le résultat est un projet à l’atmosphère sereine, calme et accueillant. C’est un appartement aux courbes des lignes et le parfum du bois, où l’on se sent immédiatement chez soi.

© Antoine Huot
© Antoine Huot
© Antoine Huot
© Antoine Huot
© Antoine Huot

Le site de noa* : ici.

Les photos : © Antoine Huot