A Londres, l’architecte Clément Blanchet vient de livrer un restaurant où les diverses textures utilisées font référence au passé. Une fine expérience sensorielle se dégage ainsi de l’ensemble.
Clément Blanchet a déjà une petite expérience dans la matière, tout en travaillant sur des projets de grandes envergures, l’architecte avait restructuré en 2001, le restaurant Le Dauphin à Paris.
Un style singulier
A Londres, l’exercice est toute autre. L’architecte a entrepris la création d’un vaste espace où se réunissent que ce soient les cuisiniers, les serveurs ainsi que les clients, le tout dans une atmosphère accueillante qui alterne le mobilier moderne et le sur-mesure.
L’univers intérieur, qui nous rappelle tant le style Bauhaus ou le constructivisme soviétique, dégage malgré tout un caractère singulier où diverses textures et les couleurs se mêlent pour créer un style propre à l’architecte où l’on perçoit une certaine recrudescence des connaissances.
Côté matériaux, les murs de la salle à manger principale sont recouverts de feuilles de laiton.
« Le projet détourne les matériaux habituellement associés aux instruments de cuisson (cuivres) ou aux lobbies stériles (grandes entrées luxueuse en marbre) en une application abstraite et contemporaine reflétant certaines expériences hédonistes. Cette combinaison de matériel traditionnel reconverti en une application très moderne détourne les habitudes. L’enveloppe en laiton projette une atmosphère continue sublimé par trois bandes minérales (marbres). »
La texture au cœur de la conception
Le bâtiment est divisé en trois parties qui répondent à trois types d’expériences différentes. Chacune d’elles se distingue par l’utilisation d’un marbre de couleur différente. Alors qu’une longue barre noire où travaillent les serveurs est entourée par des tabourets où les clients peuvent s’asseoir ou manger une collation après le travail, d’autres tables rondes de couleur verte ou rouge accueillent les groupes.
En parlant de ce projet, l’architecte fait référence à un univers semblable à celui de l’American Bar à Vienne où Adolf Loos avait créé une incomparable atmosphère tamisée qui affirme une grande sensibilité à l’utilisation expressive des matériaux.
Le niveau inférieur, qui abrite un bar beaucoup plus petit est recouvert de cuir vert et de marbre blanc. Il offre à ses habitués un environnement plus intime. Ce n’est pas une coïncidence que le restaurant porte le même nom de la fameuse maison parisienne de la Belle Époque, « Le Chabanais », la favorite d’Edward VII d’Angleterre, d’Henri de Toulouse-Lautrec et de Guy de Maupassant qui, reconnue pour ses intérieurs somptueux, a été primé lors de l’Exposition universelle de Paris en 1900.
Le site de Clément Blanchet: ici.
Les photos : © Philippe Ruault