Serena Williams Building, un ensemble durable signé Skylab

Au sein du siège mondial de Nike situé à Beaverton, dans le comté de Washington, l’agence d’architecture Skylab a signé une réalisation généreuse. Il s’agit en effet d’une intervention qui vient de prendre place sur une superficie d’un million mètres carrés. Un ensemble colossal baptisé Serena Williams.
Quatre en un
Les architectes de Sklab ont effectué avec soin la conception de tous les aspects de ce bâtiment et de ce programme complexe, y compris le noyau et l’enveloppe, l’architecture intérieure, le design et la sélection de mobilier, ainsi que l’intégration de la marque. Les concepteurs nous racontent qu’au-delà de son ampleur, le projet présente trois défis principaux : La création d’un nouveau prototype d’espace de travail axé sur le design qui favorise la collaboration à grande échelle mais aussi la capacité de tirer parti des principes de régénération pour concevoir à la fois le site et les occupants du bâtiment sans oublier le lien avec la nature environnante, le tout en prenant le plus grand soin de la philosophie même du sport, l’héritage de la marque Nike et l’esprit de Serena Williams, la muse qui a donné le nom au bâtiment.
L’ensemble se compose de quatre parties, un parking souterrain et un quai de chargement, un centre dédié à la marchandise pour les prototypes d’espaces commerciaux, des studios de design intégrés pour plusieurs catégories de produits et une tour de douze étages avec des équipements partagés pour tout le campus. La conception mise sur une stratégie à la fois efficace et éclairée, elle facilite les connexions et les possibilités inattendues entre les diverses parties disparates de l’entreprise. Les architectes ont créé créé une variété d’échelles d’espaces de rassemblement pour favoriser la connectivité, à la fois intérieure et extérieure.
Une conception régénérative
Le bâtiment est organisé autour d’un principe selon lequel tous les designers de chaque marque au sein de l’entreprise occupent un seul niveau, tandis que les services s’empilent verticalement entre les différents étages. Ainsi, les produits peuvent passer de l’esquisse jusqu’au prototype, de la conception finale à l’équipement de vente au détail, le tout sous un même toit. L’ensemble comprenait, auparavant, un parking et une route d’accès à un bâtiment adjacent, à côté d’une zone naturelle humide dont le campus s’était détourné. Pour Skylab, la conception régénérative impliquait, dès le départ, de travailler avec la nature en tant que partenaire actif vers une conception de site respectueuse et une construction intelligente avec des systèmes et des matériaux responsables. Pour mieux se connecter au paysage naturel, les architectes ont enterré la route d’accès existante ainsi que tout le stationnement et le chargement afin de minimiser la présence visuelle des voitures et des camions. En termes de masse, chacune des barres distinctes, ou ailes du bâtiment, cascade vers le sud et présente des terrasses de toit vertes inhabitables et entrelacées qui surplombent la zone naturelle humide.
La durabilité avant tout
Un réseau photovoltaïque de 260 kW masque les unités mécaniques du toit. Les eaux pluviales sont collectées et renvoyées dans la zone humide. Tous les espaces créés par les barres de branchement sont traités avec la même sensibilité que les espaces intérieurs eux-mêmes. Des cours, des jardins, des places et un court de tennis en contrebas décomposent l’échelle du bâtiment et offrent des espaces extérieurs informels pour le travail, les loisirs et la détente. La lumière naturelle inonde les zones de travail grâce aux vitrages placés sur deux côtés et aux puits de lumière au-dessus des escaliers communicants. Le béton apparent à l’intérieur offre une palette brute et caractérise les studios de design. Les systèmes mécaniques économes en énergie comprennent la ventilation par déplacement et les voiles rayonnantes. Skylab considère que « lorsque la conception des bâtiments atteint l’échelle de la conception urbaine, la durabilité n’est pas négociable. »







Le site de Skylab Architecture: ici.
Les photos : © Jeremy Bittermann – Stephen A. Miller