Echologie, l’exposition à découvrir

Echologie, l’exposition à découvrir

Echologie, l’exposition à découvrir

© Sipane Hoh

A Paris, au 42, rue de Montmorency, dans la Galerie Valérie Delaunay, jusqu’au 24 avril 2020 nous pouvons découvrir de drôle de créatures. Il s’agit d’Echologie, la dernière exposition parisienne de l’artiste Arnaud Cohen. Une manifestation inédite aussi sobre que secrète, des sculptures inaccoutumées et la patte inchangée d’un auteur remarquable.  

Avec Arnaud Cohen nous traversons la galerie Valérie Delaunay et ses murs immaculés pour descendre à l’étage inférieur où l’atmosphère n’est plus la même. Un espace exigu, des lumières tamisées et des œuvres spectaculaires. Les dernières réalisations de l’artiste sont le résultat d’une pensée assurée et d’un parcours réfléchi. Comme à son habitude, Arnaud Cohen nous séduit par une série d’ouvrages correspondant à des vestiges de sculptures antiques fragmentés, assemblés et remaniés. Des œuvres qui exhortent le recyclage dans l’art, titillent l’imaginaire et créent la surprise. A l’heure où la notion de réemploi gagne tous les domaines, où plusieurs artistes pensent faire mieux avec moins, où les gens deviennent de plus en plus sensibles au devenir de certains déchets, Arnaud Cohen nous présente des œuvres qui découlent de ces préoccupations.  

L’histoire et la mémoire ayant toujours été des composantes importantes dans les œuvres de l’artiste, ces nouvelles œuvres revisitent l’histoire et creusent dans la mémoire pour transmettre l’essentiel. En effet et à la grande surprise des visiteurs, les fragments manquants sont comblés par de petits jouets en plastique issus de sa collection. Ces babioles qui ressemblent à d’autres joujoux distribués par les grandes multinationales de l’agro-alimentaire, tels Mac Donald’s ou encore Kinder, deviennent des substrats qui viennent combler les altérations creusées par le temps. Parmi ces petits jouets, nous pouvons trouver des figurines, des petites voitures, des objets miniatures colorés qui alimentent expressément le contraste avec l’ancien. Ces nouveaux morceaux sans histoire se heurtent ainsi à des fragments historique pour former des créatures hybrides à la fois expressives et manifestes.

Et finalement, chacune des œuvres présentées se caractérise par l’adjonction du végétal. Ainsi le vivant vient ajouter une nouvelle note à cette séquence historique interrompue par le temps. Le végétal envahira peut être un jour l’ensemble de l’œuvre ou bien cèdera aux aléas de la vie. Chacune des œuvres exposées représente ainsi un ouvrage inachevé au sort inconnu. L’évolution des sorts ne cesse de nous rappeler la fragilité de l’existence.    

Cette courte exposition monographique est conçue dans un format ArtSpeaksForItself, avec le choix d’une économie de moyens au service d’un commissariat plus libre et plus réactif.