Il serait plus adéquat, de parler de recherches et de visions tellement ils s’inscrivent dans cette lignée mais l’Art n’étant jamais trop loin, leur performance dépasse les limites des conceptions et s’interroge sur le principe même de la création. Au Palais de Tokyo, les artistes nous font traverser les frontières de l’Art pour aller au-delà et savourer les diverses inventions présentées.
C’est un voyage inédit entre son et lumière, murmure et image, module et maquette, qui titille le visiteur du Palais de Tokyo. Nous sommes au 13, avenue du Président Wilson, dans le 16ème arrondissement de Paris. Tout d’abord, un petit tour du côté des champs magnétiques de TAKIS qui aura cette années 90 ans. Une mise en scène qui nous montre l’art cinétique dans toute sa splendeur. Par ici des aiguilles qui font de la musique, par là des tableaux magnétiques ailleurs quelques installations qui étudient l’œuvre en lévitation. Un univers unique où les yeux des visiteurs sont à leur tour comme aimantés pour ne pas perdre une seule miette de l’exposition.
Continuons la visite où Bouchra Khalili présente une série de photographies sous le nom de « Foreign office » et découvrons avec bonheur le talent de cette artiste lauréate du prix SAM pour l’art contemporain en 2013. Un peu plus loin, les paysages artificiels de Marie-Luce Nadal captent tout curieux de la ville.
Allons voir du côté des réalisations de Bridget Polk où des pierres de différentes tailles, trouvées au hasard de sa route, composent des sculptures imaginaires. Des morceaux de parpaings, des briques, des carreaux en ciment prennent ainsi forme défiant toute logique de gravité et offrant un tableau vivant de toute beauté.
Comment ne pas évoquer Michael Riedel qui investit avec son art absolu le point perché du Palais de Tokyo ? Les artistes sont nombreux et les installations tout autant. Finalement je clos ma visite avec l’incontournable Theo Jansen et son œuvre construite de voiles, de tubes électriques, de tiges de bambou, de bouteilles plastiques et d’autres matériaux qui forment une créature étrange. Développé selon la théorie de l’évolution génétique, une fois le vent levé, ce corps insolite bouge et avance d’une manière autonome à l’instar d’un mille-pattes géant. Un travail titanesque mélange d’ingéniosité et de mobilité, une exceptionnelle sculpture qui place l’œuvre dans une mouvance à part. Au confluent de l’Art, de l’ingénierie et de la science, l’œuvre hybride de Theo Jansen est à elle seule un voyage au bord des mondes.
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