A La Chaux-de-Fonds, un écrin en béton pour le MIH

A La Chaux-de-Fonds, un écrin en béton pour le MIH

© Sipane Hoh

Le MIH est le Musée International d’horlogerie qui est situé dans la petite commune suisse de La Chaux-De-Fonds. Classé comme bien culturel suisse d’importance nationale, il s’agit d’un écrin en béton armé qui contient l’un des musées les plus importants au monde pour tout ce qui touche l’horlogerie. C’est l’œuvre des architectes Pierre Zoelly et de Georges-Jacques Haefeli.

Un bunker moderne

A première vue, nous pouvons croire qu’il s’agit d’un bunker datant de la guerre mais une fois que l’on s’approche du lieu et l’on entre à l’intérieur, nous nous trouvons à l’intérieur d’une construction moderne. En effet, c’est entre 1972 et 1974 que Pierre Zoelly et de Georges-Jacques Haefeli, suite à la demande de la commission de l’ancien musée de l’horlogerie, devenu trop petit, la ville a entrepris la construction d’un nouvel équipement occupant 20000 m3 plus adapté à contenir et à mettre en valeur les différentes collections.

Le programme est dense, il est composé de la salle réservée aux expositions temporaires et aux manifestations, la salle destinée aux œuvres de l’époque ancienne et la partie consacrée aux techniques de fabrication et de décoration ainsi qu’aux pièces du vingtième siècle. Les diverses entités s’ouvrent les unes sur les autres, se croisent subtilement tout en formant un espace libre qui se définisse par le subtil jeu des niveaux.

Un manifeste en béton

Le bâtiment est un exemple parfait de l’architecture brutaliste. En effet, la structure composée de trois étages adopte le site, épouse le terrain et dévoile à son intérieur un travail architectural des plus subtils. Les architectes ont enterré le musée sous le parc, il en résulte un volume avec un système porteur à la fois souple et résistant pour supporter la masse du parc mais aussi les différents niveaux superposés du musée.

Côté structure, le visiteur déambule dans un volume où des portiques préfabriqués en béton, d’une vingtaine de mètres de long en forme de T, supportent un plancher nervuré sur une portée de 5 mètres. La seule ouverture donnant sur l’extérieur est une forme courbe qui marque l’entrée nord du bâtiment où se trouve la boutique du musée ainsi que la partie dédiée à la billetterie. La lumière intérieure est assurée par des ouvertures zénithales situées sur la partie consacrée aux ateliers. Comme une coquille fermée sur elle-même, le musée développe un très beau contraste entre intérieur et extérieur.

La scénographie est tout aussi réussie. Le visiteur déambule d’une part à l’autre du bâtiment et d’un niveau au suivant, avec une grande aisance et change de thème sans s’en rendre compte, le tout accompagné d’une mise en lumière adéquate et d’une atmosphère propice à la découverte.

Le MIH a été plusieurs fois récompensé. Reconnu comme une réalisation qui rend hommage à l’architecture brutaliste, l’édifice se démarque par sa grande technicité ainsi que par son innovation surtout dans son utilisation structurelle du béton. Dans la ville natale de Le Corbusier où se trouvent plusieurs de ses réalisations, ce musée constitue un autre manifeste en béton à découvrir pour tout curieux d’architecture.

© Sipane Hoh
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Les photos : © Sipane Hoh