A l’heure où les centres aquatiques deviennent très courus, entre programmes ludiques, propositions sportives et demandes récréatives, sans oublier l’enjeu politique qu’ils peuvent représenter, l’agence d’architecture parisienne Po & Po (Bruno Palisson, Jean-Luc Calligaro) vient de terminer la réalisation d’un nouvel ensemble pour la ville de Viroflay. Fonctionnalité, luminosité et bonne insertion au lieu sont au rendez-vous.
Une véritable utilité
Le centre aquatique de Bertisettes (CAB) que l’agence Po & Po vient de livrer à Viroflay consiste en une méticuleuse réponse aux diverses exigences d’une part du site et d’autre part des utilisateurs des lieux. En effet, la commune dont les nécessités grandissent de plus en plus reconnait une véritable utilité dans l’établissement d’un tel équipement.
Le programme est dense, il s’agit avant tout de démolir l’existant pour construire à la place un bassin de compétition de six couloirs, un bassin d’apprentissage de quatre couloirs équipé d’une double goulotte pour pouvoir varier la profondeur du bassin selon les utilisateurs, un bassin de loisirs ainsi qu’un coin de jeux pour enfants sans oublier la présence au premier étage d’un espace balnéo-détente composé de trois saunas saunas et d’un hammam, en plus d’un espace dédié aux douches massantes et sensorielles. L’ensemble se dote également d’un espace de repos, d’une terrasse solarium et d’un jardin zen. Nous pouvons constater que nous sommes loin d’une simple piscine mais en présence d’un équipement global aussi complexe qu’intéressant. Complexe vu la diversité des éléments souhaités et intéressant car dans une telle démarche où l’architecture et la création se croisent, une grande place est octroyée à l’esthétisme mais aussi à la conception de la structure.
De bonne facture, lumineux et accessible à tous
Le nouveau centre aquatique des Bertisettes jouit d’une situation exceptionnelle, situé en entrée de ville, il se trouve à la croisée de deux voies sur une parcelle difficile de forme triangulaire. Malgré l’aspect ardu de cette dernière, les architectes ont pu glisser méticuleusement le projet dans son contexte tout en respectant les différentes configurations alentours.
Le parti pris architectural est très clair, proposer un équipement de bonne facture, lumineux et accessible à tous tout en formant un trait d’union entre l’architecture et la nature environnante. Le toit du CAB se fond ainsi dans le paysage, il offre un charmant jeu de lumière et de reflets sur les plans d’eau que forment les bassins. Les utilisateurs des lieux ont l’impression d’être en pleine nature alors qu’ils se trouvent en ville.
Côté matériaux de construction, les architectes ont opté pour un socle de verre et de béton. Le rez-de-chaussée, entièrement vitré donne sur la rue Jean Ray tandis qu’une multitude de vantelles couvrent la partie qui contient les bassins, rendant cette part du volume plus intimiste que les autres. Le premier étage, quant à lui, est constitué de panneaux posés sur un socle de verre et de béton. Finalement, la couverture est constituée de larges verrières le long des poutres en acier. Les architectes expliquent que la forme changeante de cette toiture plissée est destinée à améliorer le confort acoustique de l’espace des bassins tout en protégeant des réverbérations lumineuses. Par ailleurs, la toiture terrasse reçoit 102m² de panneaux solaires de préchauffage de l’eau chaude sanitaire invisibles depuis le niveau de la rue.
A noter que le CAB a été réalisée suivant une concession gérée par Opalia. En effet, cette manière de procéder permet aux collectivités locales de déléguer la conception, le financement, la construction et l’ensemble de la gestion de son équipement aquatique pour des durées allant de 20 à 25 ans. Une manière de pérenniser le budget pour les 25 prochaines années.
A Viroflay, les architectes de Po & Po ont accompli un travail qui répond favorablement aux diverses exigences demandées tout en s’appropriant le contexte.
Le site de Po & Po : ici.
Les photos : © Benoit Fougeirol et Elena Usacheva