D’Oakland à Saint-Denis, il n’y a qu’un pas
C’est un énorme pas que le Pavillon de l’Arsenal a franchi et qui se matérialise par une exposition aussi intéressante qu’éloquente. Deux continents, deux climats, deux villes et beaucoup de similitudes.
In the Banlieues : Oakland Saint-Denis, c’est l’exposition que les visiteurs peuvent découvrir jusqu’au 28 août 2022 au Pavillon de l’Arsenal, à Paris. Une manifestation plurielle à la scénographie particulière qui parle de banlieues, de périphéries mais aussi des franges urbaines qui jouxtent les métropoles, qui sont tantôt oubliées, tantôt délaissées. Ces villes à part entière qui restent malgré tout toujours présentes, qui imposent leur influence et innovent par leurs adroites propositions pour faire face aux divers enjeux de pauvreté et à l’accélération du développement urbain auxquels les métropoles font face.
Une façon de faire et de vivre
Elles sont nombreuses dans le monde, mais l’exposition se focalise sur deux banlieues, celle d’Oakland en Californie et celle de Saint-Denis près de Paris. Des similitudes malgré leur éloignement, des traits commun malgré la distance et une multitude de ressemblances. Sous le commissariat de l’urbaniste Laure Gayet (Légendes Urbaines), de l’architecte June A. Grant (blinkLAB architecture), avec la participation de plusieurs acteurs de la ville, l’exposition retrace la fabuleuse histoire des ces banlieues, tout d’abord à travers une approche géographique, historique, géopolitique, urbaine et sociale. A travers des bribes de vies, des histoires personnelles ou familiales, se révèlent certains mœurs et coutumes, des habitudes et des traditions qui touchent, émeuvent et surprennent. Il s’agit d’un travail minutieux qui se base sur l’histoire, les archives mais aussi et surtout sur une façon de faire et de vivre que l’exposition dévoile avec la plus grande clarté et une énorme simplicité.
« Rassemblant un corpus hybride d’images d’archives, plans, maquettes, tableaux, installations artistiques, objets, vidéos, cette exposition explore les pratiques culturelles et habitantes en urbanisme. Des lieux, des personnes, des histoires les constituent, dessinant, loin des clichés, des portraits de banlieues composites. Il y a urgence à reconnaître celles et ceux qui y vivent au jour le jour, celles et ceux qui y travaillent et qui y créent. » Laure Gayet et June A. Grant, commissaires de l’exposition In the Banlieues: Oakland/Saint-Denis.
L’exposition est riche en expressions, entre images, plans, maquettes mais aussi des témoignages et récits, quelques éléments et souvenirs, le visiteur découvre, selon son rythme, se balade avec une grade aisance pour pénétrer au sein de l’intime, du sacré et de secret des villes mais aussi des vies. Bref, il s’agit d’un évènement à saluer et surtout à aller voir !