A Saint-Cyr-sur-Loire, l’agence Hessamfar-Vérons signe un projet qui se fond dans le paysage

A Saint-Cyr-sur-Loire, l’agence Hessamfar-Vérons signe un projet qui se fond dans le paysage

©Jean-François Tremege

De loin, deux traits se distinguent à peine pour dessiner l’horizon. L’agence Marjan Hessamfar & Joe Vérons architectes associés vient de livrer à Saint-Cyr-sur-Loire un projet qui s’insère agréablement dans le paysage environnant. A la sobriété des formes, s’ajoute l’épurement de la matière pour un résultat exceptionnel.

Un programme conséquent

Situé dans le Parc de Montjoie au sein de la commune de Saint-Cyr-sur-Loire, non loin de Tours, le nouveau groupe scolaire réalisé par l’agence d’architecture Hessamfar-Vérons, basée à Paris et Bordeaux, comprend cinq classes maternelles, huit classes élémentaires, un accueil périscolaire, un pôle restauration ainsi qu’un plateau sportif destiné aux scolaires mais aussi ouvert aux diverses associations. Un programme conséquent que les architectes ont manié avec dextérité.

La requalification du parc de Montjoie fait partie de l’opération d’urbanisme Cœur de Ville II  qui vise à maintenir et renforcer la liaison entre les différents parcs de Sain-Cyr-sur-Loire en créant une « trame verte » communale, reliant la Loire à l’avenue de la République, nous apprennent les concepteurs. A la volonté de préserver la dimension paysagère de l’ensemble, les architectes ont répondu avec une réalisation qui se fond dans le paysage. Le nouveau groupe scolaire, positionné au fond de la parcelle, sur la partie basse du terrain, devient presqu’un élément secondaire par rapport au parc. Ce dernier, ouvert à tous, sans clôtures ni entraves, constitue un agréable lieu de rencontre et de passage destiné à toute la population et non pas seulement au groupe scolaire.

Face à plusieurs équipes d’architectes qui avaient proposé d’autres emplacements concernant le groupe scolaire, l’idée de l’agence Hessamfar-Verons a été accueillie par un grand enthousiasme. Le concept proposait non seulement de redonner à la végétation ambiante ses lettres de noblesse mais il s’agissait également d’une construction qui offre aux utilisateurs des lieux des espaces de qualités. D’ailleurs, une fois terminée, la réalisation a été très vite adoptée par tous. Un gage de bien être et de confiance dont les architectes sont fiers.

« Nous avons souhaité concevoir un bâtiment à la fois architecture et paysage, marquant une continuité visuelle entre l’espace public paysagé et le bâtiment. » Nous raconte Marjan Hessamfar, l’une des associés, co-gérante de l’agence. En effet, depuis l’entrée du Parc, la composition du bâtiment est identifiable. Les architectes ont préféré mettre l’accent sur de larges avancées de toitures qui créent de généreux préaux ainsi que des parties couvertes tout autour du bâtiment. Il s’agit des espaces protégés estimés de tous.

La végétation acteur majeur de la composition

L’un des points clés du projet de Hessamfar-Vérons est la végétation qui devint un acteur majeur de la composition. De la toiture végétalisée jusqu’aux divers talus végétalisés qui ponctuent les cours en passant par les quelques langues de terrains qui comblent les porosités ou encore la présence du jardin pédagogique en toiture de l’école maternelle, tout a été minutieusement étudié pour pouvoir ancrer l’ensemble dans son contexte.

Le gymnase fait partie du programme. Les architectes ont opté pour une solution inédite qui a convaincu tout le monde. En effet, dans leur volonté de valoriser le parc, ils ont proposé un gymnase semi-enterré qui prend place dans la partie la plus reculée du site, dissimulant ainsi partiellement son emprise volumétrique. Situé à l’arrière de la parcelle, l’ensemble se révèle très discrètement sans empiéter sur le reste de la composition.

Dans leur geste architectural, les architectes ont préféré le bois, le béton et le métal. Les trois textures se croisent astucieusement. Citons par exemple les poteaux et poutres bois en épicéa de la structure du rez-de-chaussée qui s’appuient sur des murs de refends et allèges en béton, et sur des poteaux métalliques supportant les poutres en bois qui se prolongent vers l’extérieur pour former des préaux. Donnons également l’exemple du plancher mixte bois/béton qui accueille la toiture jardin. Plusieurs textures, de nombreux tour de main et une grande maîtrise se dégage de l’ensemble.

Sur ce projet, mené selon une démarche HQE sans objectif de certification, le bois a été largement employé qu’il soit en structure ou en ossature ou en aménagement intérieur. Le choix de ce matériau millénaire traduit la volonté des architectes d’engendrer un projet qui fait écho à son environnement. A Saint-Cyr-sur-Loire, le nouveau groupe scolaire possède de multiples vertus!

©Jean-François Tremege
©Jean-François Tremege

Le site de Hessamfar -Vérons architectes associés: ici.

Les photos: ©Jean-François Tremege