« Robin Hood Gardens » à l’honneur à la Biennale de Venise

« Robin Hood Gardens » à l’honneur à la Biennale de Venise

A la Biennale d’architecture de Venise, cette année les surprises sont nombreuses. Il suffit de s’éloigner des chemins traditionnels pour les croiser. L’une des expositions atypiques c’est celle du musée V & A, elle dévoile une section grandeur nature du fameux « Robin Hood Gardens », le lotissement londonien brutaliste culte datant des années soixante-dix.

Moins de 50 ans après sa construction

En Italie, les visiteurs de la Biennale d’architecture de Venise peuvent contempler cette année un fragment de huit tonnes de l’un des plus célèbres lotissements de la capitale anglaise. C’est une section en béton récemment démolie qui est réassemblée sur un échafaudage pour donner aux visiteurs l’occasion de contempler cette inoubliable « rue dans le ciel ».

Olivia Horsfall Turner, co-conservatrice de l’exposition, a déclaré « C’est évidemment quelque chose de très étrange. Ce sera assez bizarre de voir ce fragment à Venise moins de 50 ans après sa construction. »

Une ruine à l’envers est la pièce maîtresse de l’exposition « Robin Hood Gardens » il s’agit d’un morceau de la façade d’un appartement de la célèbre propriété brutaliste, construite par les architectes Alison et Peter Smithson en 1974, mais qui malheureusement est en train d’être démolie. A noter qu’il s’agit du seul lotissement social conçu par ces architectes.

La démolition du fameux édifice a commencé l’année dernière, c’est pourquoi le V & A a voulu récupérer ces fragments comme il avait déjà fait avec la conservation de plusieurs fragments de bâtiments démolis comme la façade en bois de la maison de Sir Paul Pindar datant du 17ème siècle et situé à l’est de Londres.

C’est la démolition

Les différents éléments de la structure du lotissement « Robin Hood Gardens » sont maintenus en place par un système d’échafaudage complexe qui a été conçu par les ingénieurs d’Arup. Cela permet aux visiteurs de la biennale de monter sur l’un des passages surélevés considéré comme un élément clé de la conception.

« Robin Hood Gardens » était composé de deux blocs de dalles de béton disposés d’une manière à accueillir un jardin en son cœur. Les larges allées, décrites comme des « rues dans le ciel » par les architectes, avaient pour but de promouvoir la même vie de rue qui existe dans les maisons mitoyennes londoniennes traditionnelles.

A Venise, c’est l’heure de la mémoire

Malgré une longue campagne qui visait la préservation du bâtiment, les autorités ont donné l’ordre de la démolition de ce témoin architecturale brutaliste. Cette exposition a pour but d’explorer l’héritage architectural ainsi que le modèle de ce logement social tout en questionnant sur son influence sur la construction les logements sociaux du futur.

Les visiteurs peuvent également visionner un film, réalisé par l’artiste coréen Do Ho Suh, qui montre quatre appartements occupés par des résidents de longue date. « Robin Hood Gardens » : Une ruine à l’envers est l’un des moment incontournables de la Biennale d’architecture de Venise cette année. Les visiteurs peuvent voir cette exposition jusqu’au 25 novembre 2018.

Pour plus d’informations, voir : ici.

http://www.labiennale.org/en/architecture/2018/special-projects

La photo : © Victoria & Albert museum, London