A La Roche sur Yon (Pays de la Loire), les architectes de l’agence Guinée*Potin ont réalisé un exceptionnel centre de recherche et de biodiversité. Un projet où la mise en valeur d’une demeure historique, la construction d’un nouveau bâtiment et la performance énergétique se croisent.
Le 25 juin 2013 a eu lieu l’inauguration du nouveau centre Beautour conçu par les architectes Anne-Flore Guinée et Hervé Potin – avec Solen Nico comme chef de projet – de l’agence Guinée*Potin Architectes. Le projet élu lauréat en Juillet 2010, c’est avant tout la mise en exergue de la collection personnelle du naturaliste vendéen Georges Durand ainsi que la réhabilitation de sa maison natale.
Dans le site abandonné depuis plus de trente ans, le travail paysager paraît comme une éventualité. Ainsi, au-delà de la création des jardins thématiques, de la gestion du compostage et de la récupération de l’eau de pluie pour l’arrosage il fallait inculquer le développement de la source de biodiversité.
Dans ce contexte marqué par une empreinte paysagère forte les architectes ont opté pour un projet qui réinterprète l’ancien tout en introduisant une part importante d’innovation. Le chaume, matériau ancien, fait le retour pour recouvrir un nouveau bâtiment et entretenir un subtil dialogue avec la demeure de M. Durand déjà existante. En conséquence, avec sa forme organique et les matériaux utilisés, la nouvelle construction renvoie le visiteur vers le paysage avoisinant.
Soucieux des problèmes de l’environnement, les architectes ont également réfléchi aux conséquences écologiques du projet. Selon l’étude du programme, une approche bioclimatique a été adoptée. Ainsi, l’élévation du bâtiment sur pilotis minimise les fondations, la façade sud s’ouvre sur le paysage et l’emploi d’une ossature en bois (plancher y compris) préserve le site.
La maison natale de M. Durand a subi à son tour une réhabilitation lourde qui respecte le patrimoine existant. Une partie de la charpente a été gardée intacte, de même pour les parquets, les carreaux du ciment et les dalles de granit. La mémoire des lieux est donc préservée et l’architecture nouvelle qui vient de s’y greffer n’est que la traduction de l’histoire des lieux.
Les locaux pédagogiques, le jardin « Monsieur Durand », le clos des insectes, le vallon expérimental, le bois aux épines et le coin des mares forment tous la continuité paysagère du programme. Et vu que la construction n’est pas raccordée au réseau d’assainissement urbain, l’épuration par les plantes a été adoptée comme solution d’autonomie.
Le musée et centre de recherche sur la biodiversité contient un florilège que l’homme de sciences a mis 70 ans pour recueillir. C’est une réalisation séduisante qui puise sa force dans le passé et se projette vers le futur…
Le site des architectes Guinée*Potin : ici.
Les photos : © Stéphane Chalmeau.
Dans le projet, en plus des architectes mandataires de l’agence Guinée*Potin, ont collaboré : pour le paysagisme : Guillaume Sevin Paysages, pour la scénographie : BLOCK Architectes pour la signalétique / graphisme : Warmgrey et le contenu muséographique : Stéphanie Vincent.
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C’est une merveille! Sur pilotis, il ne manquait plus que de l’eau, elle ressemble aux habitations que j’ai souvent vu en Asie. Un côté ancien qui me plaît, même si un petit pincement au coeur qu’elle ne soit pas en béton 😉
Même sans être en béton c’est un projet très réussi.