Parties Communes, une aventure collective

Présentée et créée par le Pavillon de l’Arsenal, dans sa série « Hors les murs », en partenariat avec Plateau Urbain, coopérative d’urbanisme temporaire, l’exposition « Parties Communes » une aventure collective, menée par les commissaires scientifiques Aldric Beckmann et Jean-Philippe Hugron, s’avère être un voyage initiatif à part entière.
Il y a tout d’abord le choix du lieu, le généreux hall de l’ancien hôpital La Rochefoucauld, situé dans le 14ème arrondissement parisien. Un espace qui non seulement s’apprête à une telle manifestation mais qui entretient le dialogue avec le sujet de l’exposition. Le jardin, ouvert pour la première fois aux visiteurs, constitue à lui seul une séquence d’entrée en matière. C’est autour de cet espace végétal que l’on peut apercevoir une multitude d’immeubles toute génération confondues faisant barrage, parfois les uns collés aux autres entourant cet espace commun devenu parc public. Une entrée en matière ? Probablement.
A l’intérieur du hall, l’ambiance est plus didactique. Des hautes colonnes blanches recouvertes en partie d’une teinte chaude forment l’enveloppe qui délimite l’exposition. On commence par l’inventaire, qui révèle une diversité de parties communes connues et sillonnées de tous mais parfois reléguées au second plan. Il s’agit pourtant de lieux nécessaires à toute réalisation architecturale comme l’entrée, le sas, l’escalier, le palier, l’ascenseur, le couloir, la cour, la terrasse et bien d’autres espaces autour desquels se compose toute habitation. Complété d’une exploration photographique d’Odile van den Woldenberg, le travail de recherche met en exergue la diversité architecturale des parties communes franciliennes. A la manière d’un archéologue, le visiteur part à la découverte d’un monde méconnu, imperceptible pourtant tant parcouru.
La deuxième partie de l’exposition se concentre sur dix-huit cas concrets explorant une sélection d’immeubles franciliens, choisis pour la diversité de leurs configurations. Un immeuble d’habitation Art nouveau, une résidence datant des années 1970 ou un immeuble
Contemporain n’ont pas les mêmes inclinations en matière de parties communes. Pourtant, tous ces exemples se trouvent dans un tissu urbain dense, celui de Paris et de sa proche banlieue mais se caractérisent par divers traitements traduisant différentes approches qu’elles soient générationnelles, spatiales, sociétales ou économiques. Chaque étude de cas se caractérise par un dessin en axonométrie qui déshabille l’organisation intérieure, illustrant avec précision la place affectée aux circulations, aux seuils et aux interstices. De la Cité Napoléon jusqu’au Nudge en passant par Évasion 2000 ou Masséna, les parties communes s’enchainent mais ne se ressemblent pas. L’évolution de ces lieux qui concentrent la vie collective, les échanges et les rencontres peut ainsi interpeller tout visiteur qui, probablement, à la sortie de l’exposition portera un œil nouveau sur les espaces qu’il arpente au quotidien.
L’exposition se termine avec les tantièmes correspondent à la part de copropriété possédée par chacun des copropriétaires, mises en avant à travers le travail photographique d’Hortense Soichet. Mais avant de quitter les lieux, un petit tour s’impose pour regarder le film d’Antoine Plouzen Morvan mais aussi lire le mur de messages où sont collés des petits mots de copropriétaires. Ceux qui vivent dans des habitations collectives se retrouveront même dans certains extraits. L’exposition ne se termine pas sur cette note d’humeur, elle se poursuit chez chacun de nous, loin des regards mais l’œil avisé sur les parties communes qui nous entourent.





Exposition hors les murs créée par le Pavillon de l’Arsenal
Commissariat scientifique : Aldric Beckmann, architecte et Jean-Philippe Hugron, historien de l’architecture et critique avec la complicité de Rosa Naudin, architecte
Ancien hôpital La Rochefoucauld
15 avenue du Général Leclerc, Paris 14
26 novembre – 8 mars 2025