Casa Yuri, à la croisée de l’ esthétisme et de la technicité

Casa Yuri est née d’une vision ambitieuse : une résidence spacieuse et généreuse, au programme complexe, implantée sur un site époustouflant de 2 200 m² en bord de mer. Réalisée avec une grande habileté par l’agence d’architecture Zozaya Arquitectos, la villa est à découvrir sans tarder.

Réinterpréter le vernaculaire

L’architecte nous raconte que le client lui a accordé une liberté totale et créative pour réinterpréter le style vernaculaire de la ville de Zihuatanejo dans un langage contemporain et audacieux, profondément ancré dans le paysage. Ainsi, dès la première esquisse, le projet a cherché à maximiser le potentiel de la topographie. Une rampe piétonne luxuriante et paysagée mène les visiteurs à un hall d’entrée qui orchestre la circulation de la maison : accès au garage, aux locaux techniques et aux citernes. De là, deux chemins distincts émergent : une discrète entrée de service menant à la cuisine, à la buanderie et aux logements du personnel, et un grand escalier sculptural qui s’élève de manière spectaculaire, dévoilant une vue imprenable sur le Pacifique. Au sommet, un vestibule à ciel ouvert relie les espaces privés au cœur de la maison : la grande palapa. Cette imposante structure – la plus grande palapa jamais construite pour une résidence privée – s’étend sur plus de 17 mètres de diamètre et culmine à plus de 11 mètres à son point le plus bas. Sa structure est une symphonie de colonnes en béton armé, de bois de palmier et d’acier, conçue avec des câbles de tension et des systèmes d’ancrage anti-ouragan pour résister aux tempêtes côtières tout en conservant une élégance naturelle.

Préserver le relief naturel

Sous le vaste auvent, la vie se déploie : la salle à manger principale, un bar et un espace grill, une salle à manger secondaire, le salon principal et une série d’espaces de détente ombragés le long d’une piscine qui semble flotter dans les airs. Suspendue à des porte-à-faux en béton, la piscine a été conçue pour minimiser l’impact sur le site et préserver le relief naturel. Depuis la palapa, un escalier ouvert descend au niveau inférieur, qui abrite le bureau, la salle de sport et le sauna, ainsi que la suite principale et la salle des machines de la piscine. Situé au plus près de la mer, ce niveau offre une expérience immersive : le son et la vue des vagues se brisant sur les falaises font partie intégrante du quotidien. Au rez-de-chaussée, trois chambres d’amis avec salle de bains privative bordent la limite sud de la propriété, reliées par un portique couvert ombragé par la terrasse supérieure des chambres. Ce couloir, encadré par l’océan Pacifique, est l’un des espaces les plus contemplatifs de la maison. L’étage, quant à lui, il abrite deux suites supplémentaires avec une terrasse commune et une impressionnante pergola en acier suspendue dans les airs, réalisée grâce à des poutres qui s’étendent sur toute la surface des chambres. Une salle de jeux, un jardin avec barbecue et une deuxième piscine pour enfants complètent ce refuge surélevé.

Une conception bioclimatique

La construction a posé d’importants défis techniques. Pour intégrer la maison au terrain avec un minimum de perturbations, des travaux de dynamitage ont été nécessaires à certains endroits afin d’obtenir une profondeur de fondation adéquate. Selon l’architecte, bien que le processus ait été plus lent que prévu, le résultat est exceptionnel : une maison qui s’intègre harmonieusement à la falaise. La palette de matériaux célèbre l’esprit de Zihuatanejo : toit en palapa de palmier, plafonds en bois, menuiserie artisanale en parota, pierres de rivière pour les sols et les boiseries, terrasses en bois et enduits de style chukum. Un marbre beige du Vermont bouchardé a été utilisé dans toute la résidence, choisi pour sa beauté et ses propriétés antidérapantes – un choix très apprécié par le client, notamment avec de jeunes enfants.

Un aménagement paysager harmonieux

L’aménagement paysager, réalisé par Entorno (Mexico), a introduit une palette de plantes indigènes avec des espèces florales et plusieurs toits végétalisés qui adoucissent l’impact visuel de la construction et enrichissent l’expérience sensorielle dans toute la propriété. Du point de vue du développement durable, Casa Yuri adopte une architecture bioclimatique : ventilation transversale, murs épais, toits surélevés et profonds avant-toits maintiennent la fraîcheur tout en minimisant l’utilisation de la climatisation. Un système de traitement des eaux usées recycle l’eau pour l’irrigation, renforçant ainsi l’engagement du projet en faveur d’un luxe responsable. Casa Yuri est l’une des résidences les plus vastes et les plus ambitieuses où s’effectue un dialogue puissant entre architecture, emplacement et océan Pacifique. La construction a duré seulement 18 mois. Il s’agit d’une maison conçue non seulement pour habiter l’espace, mais pour le célébrer.