Quand les villes se dévoilent autrement

Quand les villes se dévoilent autrement

©David Maisel

 Voler, c’est regarder les villes autrement, c’est aussi découvrir les cités sous plusieurs aspects méconnus. La photographie des villes a toujours trouvé ses partisans. Pour se délecter, ces derniers peuvent visiter  « Survols » l’exposition qui donne aux images aériennes ses lettres de noblesse.

Le plan de masse est un élément important que l’architecte est censé fournir lors d’une déclaration de travaux. Néanmoins, si ce plan de masse se débarrassait de sa légendaire technicité pour se parer d’une certaine vivacité ? Le résultat serait une photo loquace qui raconte quelques intéressantes histoires.

A travers les âges

« Survols », c’est l’exposition qui se tient depuis le 8 novembre à la galerie du CAUE 92, à Nanterre. Il s’agit d’un nombre édifiant de documents d’archives accompagnés de travaux photographiques contemporains, le tout présenté avec la plus grande clarté mais aussi une éminente subtilité.

La photographie aérienne explore divers aspects de la ville, celui figé à l’instant T mais aussi celui qui a subi de maints changements tout au long de son existence. En effet, « Survols » dévoile la passionnante chronologie de la photo aérienne de l’époque antique jusqu’à nos jours. L’exposition se développe en deux parties. Tandis que la première, thématique, s’appuie sur une impressionnante collecte de documents d’archives pour retracer les divers usages de la photographie aérienne, la seconde, plus inattendue mais très ludique, présente une sélection de travaux d’auteurs contemporains qui offrent un nouveau regard sur le territoire. Sans oublier de pointer vers l’évolution des techniques de la photo aérienne depuis la première photo prise par Nadar en 1858 au petit Clamart non loin de Nanterre, jusqu’aux images satellites et les effets de la démocratisation de ces derniers par les drones et Google Earth.

Au-delà de la photo

L’évènement met en exergue plusieurs intéressants ouvrages comme « Aircraft » de Le Corbusier, il donne aussi l’importance à d’autres livres qui traitent du même sujet. Quant à la scénographie, il s’agit d’un simili-hangar qui a été monté exprès au sous-sol de la CAUE, où le visiteur découvre au fil de la photo mais aussi de certaines gravures, collages et souvenirs, l’histoire de la photographie aérienne. Les amoureux de cette dernière, peuvent ainsi décortiquer, observer, comprendre tout ce qui touche de près ou de loin au thème abordé. De Venise à Paris, en passant par New-York, la profusion des informations accapare tout visiteur.

Aujourd’hui, alors que la photo aérienne s’est standardisée, son emploi par les architectes ainsi que les urbanistes reste marginal et très spécifique à l’inverse des géographes ou des chercheurs dont le terrain de jeu est plus vaste. Le plan de masse ou la vue aérienne servent toujours à présenter un site, décrire l’insertion d’un projet mais il existe une minorité dont cette même vue aérienne inspire la créativité. Cette dernière n’a pas été négligée. Laure Waast et Olivier Namias, les commissaires de l’exposition l’ont bel et bien exposée, au sous-sol de la CAUE, à la sortie du hangar, tout une salle a été dédiée à la photographie contemporaine.

A travers des travaux d’artistes comme Olivio Barbieri, Michael Light, Jérémie Lenoir ou encore Luis Fernandes les visiteurs découvrent les nouveaux détours d’un art à part entière, rendu possible via la manipulation de certaines données géographiques mais aussi en mettant en avant certains aspects des vues aériennes. Bref, il s’agit d’une remarquable exposition que vous pouvez visiter jusqu’au 2 mars 2019.

– Horaires : de 12h à 19h du mercredi au samedi

– Lieu : CAUE 92, La Galerie, 9 place Nelson Mandela, Nanterre

© Luis Fernandes