La gare de Tripoli

La gare de Tripoli

© Sipane Hoh

Ces derniers temps, nous avons vu une profusion d’images et d’articles concernant la foire internationale de Tripoli réalisée par l’architecte brésilien Oscar Niemeyer. J’avais même parlé ici, d’une pépite dont beaucoup ignoraient l’existence. Retour dans la deuxième plus grande ville libanaise, mais cette fois-ci à la découverte d’une autre ruine des temps modernes: la gare de Tripoli.

Un grand chantier

L’équipement date de 1898. A l’époque la France avait entreprit un grand chantier, celui de la réalisation d’un chemin de fer qui relie Damas à la capitale libanaise. Ce fût un ouvrage innovant qui transportait les marchandises mais aussi la population. Cependant, le chemin de fer de Tripoli concernait une autre feuille de route qui en 1911 reliait la capitale libanaise à Homs, en Syrie, un nouveau chantier qui a fini par être réalisé par les anglais. Malheureusement, je n’ai pas pu trouver le nom de l’agence anglaise, certains disent même qu’il s’agit d’une agence australienne, qui a construit certaines gares libanaises et surtout celle-ci.

Le début de la guerre civile a sonné le glas des Chemins de fer libanais qui sont tombés depuis, petit à petit, à l’abandon. Des grandes machines à vapeur rouillées et vieillis. Désormais les plantes poussent à l’intérieur des locomotives mais aussi tout autour. C’est un impressionnant spectacle de ruines entourés d’une végétation qui s’offre ainsi aux yeux des visiteurs. Ces derniers ne sont pas nombreux, quelques passants qui se rappellent de la belle époque, plusieurs photographes qui immortalisent l’ensemble et autres curieux comme moi qui tentent de reconstruire l’histoire de ce lieu à l’architecture abandonnée.

L’avenir des ruines

Le tronçon du chemin de fer de Tripoli constitue une partie minime dans l’histoire de chemin de fer libanais. Ailleurs, quelques villes ont réaménagé ces lieux en parking pour voitures, en bibliothèque communale ou même en un bar atypique. A Tripoli, la gare reste complètement délaissée. Pourtant, les intentions sont bonnes. L’année dernière le comité de sauvegarde de la ville y a organisé un évènement sans précédant, il s’agit d’une exposition qui rassemblait quelques œuvres des grands couturiers, une manifestation qui a enthousiasmé plus d’un. Sauf qu’aujourd’hui, le lieu est de nouveau complètement délaissé. Ne serait-ce pas le destin de nombreux ruines modernes?

© Sipane Hoh
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Les photos: © Sipane Hoh